L’exhortation apostolique, Laudate Deum, est une recommandation que le Pape François adresse aux fidèles concernant la crise climatique. Cette exhortation publiée le 4 octobre 2023 à la fête du Saint-François d’Assise est un constat que le Pape fait sur notre inaction commune face à la catastrophe climatique qui nous guette.
À partir de l’introduction (1-4), le pape fait un rapide bilan du Laudato Si. Ensuite, il évalue la question de la crise climatique en montrant que malgré notre engagement, la situation continue à se détériorer (5-19). En effet, selon le pape, malgré l’intérêt suscité par Laudato Si, on constate que :
« Nos réactions sont insuffisantes alors que le monde qui nous accueille s’effrite et s’approche peut-être d’un point de rupture. » (2).
Il affirme que les conséquences se manifestent dans les domaines de la santé, de l’emploi, des migrations forcées, etc., ce qui fait le changement climatique une question de la dignité humaine.
Pour démontrer que les difficultés soulignées par Laudato Si sont d’actualité, le Pape montre comment le changement climatique continue d’être précipité par nos actions. Ainsi, pour apporter un changement, aussi peu que cela soit, il est temps que la société prenne la situation très au sérieux en repensant son rôle et sa place dans le cosmos. Le Pape dénonce également ceux qui, au nom de la science, de la religion, et de l’économie, accusent les pauvres d’être responsables du changement climatique (20-33).
Ensuite, le Pape a constaté dans la troisième partie (33-43) que la lutte de la communauté internationale contre le changement climatique est trop faible et doit être repensée, reconfigurée ou réinventée. Cependant, quelques décisions politiques récentes (le Processus d’Ottawa) (37), les échanges culturels spontanés (38), nouvelle sensibilité à l’égard des personnes en situation de vulnérabilité (39), etc. sont des preuves que tout n’est pas perdu.
De plus, Laudate Deum examine également d’autres efforts de la communauté internationale tels que les conférences de Copenhague (2000), et de Kyoto (1997). En outre, le Pape affirme que « les accords n’ont été que peu mis en œuvre, parce qu’aucun mécanisme adéquat de contrôle, de révision périodique et de sanction en cas de manquement n’a été établi » (52).
Laudate Deum nous encourage à garder l’espoir que la prochaine Conférence de Dubaï COP28 soit une occasion de vérité, d’honnêteté et d’humilité. En effet, insiste le Pape : « Dire qu’il n’y a rien à espérer serait un acte suicidaire qui conduirait à exposer toute l’humanité, en particulier les plus pauvres, aux pires impacts du changement climatique. » Il n’y a plus ni le temps de faire semblant ni de croire que la solution technique est suffisante pour résoudre le problème du changement climatique.
Enfin, dans la dernière partie (61-73), Laudate Deum étudie l’aspect spirituel de la démarche écologique. Une véritable foi, dit le Pape, « transforme toute la vie, transfigure les objectifs personnels, éclaire la relation avec les autres et les liens avec toute la création. » (61). Enfin, car tout est lié, Laudate Deum nous invite à travailler pour le salut de l’univers – le salut cosmique. Car, « les créatures de ce monde ne se présentent plus à nous comme une réalité purement naturelle, parce que le Ressuscité les enveloppe mystérieusement et les oriente vers un destin de plénitude » (65).
Dorénavant, les humains doivent embrasser leurs vulnérabilités en mettant « fin à l’idée d’un être humain autonome, tout-puissant et illimité » afin de se réconcilier avec le monde qui l’accueille (69).
« Louez Dieu » car, être humain qui prétend prendre la place de Dieu devient le pire danger pour lui-même. (70).