Aujourd’hui, nous célébrons la fête de La Croix Glorieuse. C’est une fête qui souligne la centralité de la croix de Jésus dans la vie chrétienne. C’est aussi une manière de proclamer la victoire de Jésus sur la mort à travers un objet de la mort. C’est tellement important car le message qu’on envoyait au monde en crucifiant publiquement une personne était : « méfiez-vous car ceci pourrait aussi vous arriver. »
Voilà pourquoi pour les premiers chrétiens, la Croix n’était pas du tout bien vue. En réalité, La Croix n’a été considérée comme un signe religieux qu’au 4e siècle. Mais avant le 4e siècle, elle était réservée uniquement aux plus grands criminels, les esclaves fugitifs, les déserteurs, et ceux qui dérangent, d’une manière significative, l’ordre public. C’était donc honteux pour les disciples de voir leur maître crucifier.
La glorification de La Croix aurait donc débuté avec Sainte Hélène, la mère de Constantine I. L’historien du 4e siècle, Gélase de Césarée nous dit que la vraie croix de Jésus aurait été découverte à Jérusalem où nous avons maintenant l’église du Saint Sépulture. C’est probablement grâce à cette découverte que Constantine I mettra fin à la crucifixion dans toutes les étendues de l’Empire Romain.
Pour cette fête, nous lisons de l’évangile de Jean 3, 13-17. C’est une continuation d’un échange entre Nicodème et Jésus. Nicodème était un notable juif qui avait beaucoup d’admiration pour Jésus, mais qui, par la peur de ses frères, ne visitait Jésus que la nuit. Pendant qu’il discutait avec lui, Jésus lui révèle un secret. Il lui annonce « qu’à moins de naître de nouveau, nul ne peut voir le Royaume de Dieu ! » C’est la suite de cette discussion que nous lisons pour la fête d’aujourd’hui.
Jésus cherchait à expliquer à Nicodème comment il a appris ce qu’il lui explique. Il lui fait comprendre que tout ce qu’il lui dit est vrai parce qu’il l’a appris lui-même auprès de son père.
Pour bien comprendre ce passage, nous devons brièvement situer l’Évangile de John. C’est le dernier parmi les quatre évangiles. Il était écrit probablement entre 50 et 70 ans après la crucifixion de Jésus. C’était adressé probablement à une communauté expulsée à cause de leur croyance que Jésus est le Messie promis.
L’objectif de l’auteur était de démontrer que le Christ a été dès le commencement du monde :
« AU COMMENCEMENT était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. » (Jean 1, 1.)
C’est en réalité ce que Jésus a annoncé à Nicodème dans l’évangile d’aujourd’hui :
« Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. » (Jean 3, 13)
Pour la communauté de Jean comme pour nous aujourd’hui, l’évangile a un message très clair à annoncer. Ce Jésus de Nazareth est un Sauveur hors pair. Jean ensuite utilise une image connue de sa communauté. Il leur rappelle la très mauvaise expérience de leurs ancêtres dans le désert. C’était quand ils ont douté de la capacité de Dieu de tenir sa promesse, et ont commencé à récriminer contre Dieu et contre Moïse comme nous dit la première lecture d’aujourd’hui (Nb 21, 4 b -9.)
Jean réconforte donc sa communauté en disant que Dieu tiendra sa parole face à toutes sortes de difficultés qu’ils vivent dans leurs pays d’exil. Il leur dit explique que
« De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle.
Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. » (Jean 3, 13-15)
Autrement dit, Dieu n’est pas absent dans ce que la communauté (vous et moi) vit aujourd’hui. Il tient toujours sa parole, et comme il l’a fait pour le peuple juif dans le désert, il le fait encore aujourd’hui par Jésus, afin que tous ceux qui croient en lui soient sauvés.
Croyez-vous cela ? Moi, oui !