Un Héritage de Résistance et d’Espoir
Maya Angelou écrivait dans son œuvre autobiographique, Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage : « La vie était comme un tapis roulant. Elle continuait avec détachement, sans hâte ni précipitation, et ma seule pensée était de rester debout bien droite et de garder à la fois mon secret et mon équilibre. » Cette citation résonne profondément avec l’esprit du Festival Innu Nikamu, où malgré des siècles d’oppression, la chanson demeure un acte de résistance et de résilience. La 38ᵉ édition du festival a une fois de plus prouvé que la musique peut réécrire l’histoire d’un peuple.
Les Voix de l’Espoir
Tout au long de la semaine, des chanteurs de toutes origines ont partagé des messages d’espoir et des cris du cœur. Jeudi soir, Kathia Rock, accompagnée d’un chanteur soufi et d’une chanteuse de gorge Cree, a interprété « Quand le Jour se lève » au son du tambourin et du tambour autochtone. Ce moment envoûtant a transporté les spectateurs dans un monde parallèle, où la danse de guérison innue et le tourbillon du derviche soufi se sont unis pour toucher les âmes présentes.
La Nouvelle Génération : Kanen et la Résistance par l’Art
Le vendredi, c’était au tour de Kanen, une jeune innue de Maniutenam, de monter sur scène. Membre du groupe émergent Nikamu Mamuitun, elle a captivé l’audience avec son talent de conteuse, rappelant les récits de Naomi Fontaine dans *Kuessipan*. Sa musique, à la fois poétique et puissante, dessine un avenir prometteur pour une jeunesse consciente de son rôle dans la construction d’un nouveau peuple en résistance.
Le Métal et la Spiritualité : Une Soirée Explosive
Le même soir, le groupe métal septilien, mené par Jonathan Gernest Jourdain, a fait vibrer la scène annexe de l’Innu Nikamu. Avec leurs guitares et leurs percussions puissantes, ils ont montré que la résistance peut aussi passer par une plongée dans une spiritualité non religieuse. Leur performance, marquée par des techniques de shredding et de tremolo picking, a rassemblé les amateurs de hard rock dans une soirée mémorable.
Un Appel à l’Action : Dan l’Initié et le Message d’Unité
Le samedi soir, Shauit et Scot Pien ont animé le festival avant que Dan l’Initié, jeune rappeur Wandat, ne prenne le relais. Son message était clair : il est temps pour le peuple de prendre leur destin en main. À travers des paroles engagées et un mélange de spiritualité autochtone, de christianisme et d’autres enseignements sacrés, il a appelé à l’unité et à la lutte contre l’oppression. Les chants et les collaborations entre autochtones, allochtones et autres nations présentes ont culminé dans une célébration de la force collective.
Conclusion : La Chanson comme Acte de Résilience
En somme, la 38e édition du Festival Innu Nikamu a été une démonstration éclatante que même l’oiseau en cage continue de chanter. À travers les voix puissantes et les performances vibrantes, le festival a rappelé que la musique est un outil de résistance, d’espoir et de réconciliation. Chaque note, chaque chant, a porté le message que malgré les chaînes de l’oppression, l’esprit d’un peuple peut s’élever et inspirer.
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