“Je voudrais que la mort de mon père serve d’exemple pour tous, je voudrais pouvoir éradiquer l’alcool, la drogue, surtout le speed. Faites de la prévention autour de vous, parlez-en à vos proches, vos enfants, à toutes les personnes que vous aimez, dites-leur que vous les aimez. Montrez-leur que vous tenez à eux. S’ils sont déjà pris dans ce fléau, leur dire d’arrêter n’est pas la solution, car ils n’entendent pas ce qu’on leur dit. Il suffirait seulement de les appeler, de prendre de leurs nouvelles, de leur dire : je t’aime.”
Je m’appelle Amélie André et je suis là fille de feu Mathieu André. D’habitude, c’est mon père qui venait me chercher à l’aéroport. Aujourd’hui, c’est moi qui suis venue le ramener à son dernier repos. Je ne peux imaginer qu’il soit parti, je n’arrive pas à me faire l’idée que je ne le verrais plus. Quand j’étais petite, il s’occupait de moi quand je venais à Schefferville, il prenait soin de moi. Il m’amenait partout. Il me disait même avec qui jouer ou ne pas jouer. Il était drôle mon père de choisir mes amis. C’est signe qu’il m’aimait et prenait soin de moi. Je l’aimais aussi mon père. Je me souviendrai toujours des moments heureux passés avec lui. Je sais que mon père était un grand fan de hockey, il écoutait les matchs à la télévision. Il jouait aussi quand il était jeune à ce qu’on m’a dit. C’était un sportif mon père. Mon père était aussi un grand joueur d’échecs. Il jouait avec Reginald, mon oncle Jean-Guy, avec Ronny. Il devait jouer avec d’autres personnes aussi, mais ce sont les seuls dont je me souviens, ils étaient dans leur bulle quand ils jouaient et personne ne pouvait les déranger. C’était sérieux les échecs. Mon père aimait sa famille, il aimait par-dessus tous les rassemblements familiaux, ils chérissaient les enfants. Il était content de voir les enfants de ses sœurs, de son frère, ils jouaient avec eux. On m’a dit que mon père était doué d’une intelligence, qu’il était fort en mathématiques, qu’il aimait l’informatique. J’aurais voulu le connaître à cette époque. J’aurais voulu lui dire : papa, tu as du potentiel, je t’encourage à poursuivre tes rêves, à faire ce que tu désires le plus. Je ne connaissais pas les rêves de mon père. Je suis certaine qu’il devait en avoir, mais il ne les exprimait pas. Il ne parlait pas beaucoup mon père, ce qui faisait de lui un sage. Il ne jugeait pas les personnes. Je sais que mon père avait un grave problème qui n’était pas sain. Je sais qu’à plusieurs reprises, il a essayé de s’en sortir. La vie n’a pas été facile pour lui et ce n’était pas facile pour moi aussi de le voir souffrant. Oui, mon père portait une grande souffrance en lui, il ne prenait pas soin de sa santé et cela ne l’a pas aidé du tout. Je voudrais que la mort de mon père serve d’exemple pour tous, je voudrais pouvoir éradiquer l’alcool, la drogue, surtout le speed. Faites de la prévention autour de vous, parlez-en à vos proches, vos enfants, à toutes les personnes que vous aimez, dites-leur que vous les aimez. Montrez-leur que vous tenez à eux. S’ils sont déjà pris dans ce fléau, leur dire d’arrêter n’est pas la solution, car ils n’entendent pas ce qu’on leur dit. Il suffirait seulement de les appeler, de prendre de leurs nouvelles, de leur dire : je t’aime. C’est comme ça qu’ils prendront conscience que des personnes tiennent à eux. Appelez-les tous les jours s’il le faut. Ils ont besoin de beaucoup d’amour. Il est maintenant là-haut ses parents Alexandre André, Daisy Nabinacaboo, son frère Frédéric, mon frère Olivier. Il ne souffre plus, il est bien dans l’endroit où il se trouve.Papa, je te demande de veiller sur moi, envoie-moi de la lumière, protège-nous, moi et ma mère.
Je t’aime papa.
Je t’aime papa.