Lundi passé, nous avons publié un article sur le projet des femmes autochtones qui révolutionnera le Septième art. Dans ladite publication, nous avons souligné qu’un groupe de femmes autochtones veulent démontrer, à travers une série documentaire, La Princesse, que le visage de la princesse indienne tel que Hollywood nous la présente n’est non seulement fausse mais raciste. La Princesse est réalisée par Angie-Pepper O’Bomsawin et diffusée par APTN, (Aboriginal Peoples Télévision Network). A travers cette série, ces braves dames veulent déconstruire toutes les légendes dérogatoires inventées par le cinéma occidental au détriment du peuple autochtone.
Le premier épisode de la Princesse s’intitule « Mon arrière-grand-mère était une princesse Cherokee ». Dans cet épisode, la série pose certaines questions fondamentales. Elle demande ce que « être belle » signifie dans la culture autochtone. Et puis, quels sont les canons de la beauté pour le peuple autochtone ? Et, enfin, si réellement le personnage de la Princesse indienne a même existé ? Est-ce que la beauté est le critère nécessaire pour être princesse dans la culture autochtone ? Pour répondre à ces questions, la série se concentre surtout sur le personnage de Pocahontas.
Nous avons aussi présenté brièvement ce personnage énigmatique dans notre publication du 8 Juin 2016. Et selon ce que nous avons constaté dans les films
hollywoodiens qui nous parlent de Pocahontas, c’est une représentation stéréotypée raciste des femmes autochtones qui cherche à personnifier et surtout qui perpétue des valeurs patriarcales européennes1
Dans ce premier épisode de la Princesse, il est clair que le personnage de la princesse indienne, comme nous le connaissons, est plus européen qu’indien. D’abord, parce la société amérindienne n’est pas une société de classe, nous disent les présentatrices. Selon elles, les réalisateurs hollywoodiens mettent plus l’accent sur l’apparence de la princesse que sur sa personnalité. La série conclue alors que cette manière de présenter une princesse indienne n’est d’abord pas une vision indienne de la personne humaine. Car, une personne dans la culture amérindienne n’est pas définie par son apparence physique mais plus par sa personnalité et son attachement à son peuple. Or Pocahontas était plus dévouée au colonisateur qu’à son peuple.
Une autre aberration de la vision hollywoodienne de la Princesse indienne est son manque de pudeur. La série soutient que la princesse indienne hollywoodienne est plus un objet de gratification sexuelle des maîtres explorateurs qu’un personnage important du peuple autochtone. Elle est faite, de toute pièce, à partir du canon occidental de la beauté.
Bref, les princesses indiennes, selon la série, sont au contraire toute ces femmes autochtones qui, au quotidien, se battent pour se faire entendre. Elles ont des visages et ne sont pas ces objets de ridicule que Hollywood nous a fait croire. Elles ne sont ni Pocahontas ni tous les autres personnages légendaires inventés par Hollywood et qui sert au personnage tel que Donald Trump pour se moquer des femmes autochtones.
[1] Garcia, Alma (2012). Contested Images: Women of Color in Popular Culture. Lanham, Md: AltaMira Press. pp. 157–166.