Plus que jamais, la rivière Mingan ne nous parle autant en dialecte
Ce voisin inexplicablement silencieux du peuple Innu d’Ekuanitshit
Calme et tranquille au temps de l’hiver comme une mort imminente
Sans bruit abasourdissant durant tout le temps de l’année déroulante
Mais, toujours grugeant comme le néocapitalisme de l’ère présente
Il arrive que nous y prêtions souvent nos oreilles bruyantes
Lorsqu’elle décide de s’offrir une épinette noire en sacrifice
L’emportant sur son dos comme Zarathoustra fut d’un cadavre
Lorsqu’il a surpris des humains enivrés dans leur folie débile
Et en train de faire le danger et la vanité, un métier quotidien
Il suffit de se rappeler la place qu’occupe cette rivière à saumon
Qui fut l’un des passages des ancêtres du peuple Innu vers le Nord
Lorsque l’on voyait dans la réalité humaine la trace de Tshima Manitou
Et que le monde reconnaissait encore bien la place de la pacha maman
Car cette rivière est d’une précieuse valeur dans notre histoire commune
Elle abrite aussi le pont de ce passage obligé des Cayens d’Havre St Pierre
Mais sans oublier d’autres habitants de l’est de notre chère Minganie
Car tous, habitants et visiteurs de notre région, ne peuvent guère s’en passer
De cette voisin fidèle de notre grand et interminable Fleuve Saint Laurent
Si nous voullions sauver ce passage obligé du saumons vers le Saint-Laurent
Et ce lieu sacré des Innus qui, dans sa sérénité, accueille la chute de ce nom
Il est certainement temps de penser à la situation du lit de la rivière Mingan
Qui chaque année comme monnaie courante avance rapidement vers la 138
Avant qu’elle n’engloutisse entièrement une partie cruciale de la route des baleines
Mais si vous avez déjà une réponse sincère et valide à donner à la génération future
Lorsqu’ils voudraient comprendre comment nous sommes arrivés à cette caricature
Ou comment nous sommes-nous mobilisés pour réveiller nos gouvernements endormis
Qui, au lieu de penser à la protection de notre terre, se bat toujours sur des lois et normes
Oublions donc l’imminence de ce danger quasi paisible qui rôde autour de notre village