Aujourd’hui, en lisant l’évangile de ce dimanche (Jn 1, 29-34), une idée m’est venue en tête. Je voulais savoir plus sur la réaction de ceux qui écoutaient Jean-Baptiste. Pour faire cela, j’ai décidé de continuer la suite de l’évangile de Saint Jean 1, du verset 35 au 39.
Rappelons-nous d’abord que l’évangile d’aujourd’hui nous relate ce qui s’est passé au lendemain du baptême de Jésus. L’évangéliste nous dit : « le lendemain, voyant Jésus venir vers lui, Jean déclara : “Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; c’est de lui que j’ai dit : l’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était” (Jean 1, 29-30).
En écoutant la réaction des disciples de Jean qui voulaient voir où Jésus habitait, j’ai pensé à l’église innue d’Ekuanitshit. C’est une église où la spiritualité, l’art sacré et la culture s’embrassent. Et parmi toutes ses œuvres d’art sacré, il y a la place de la tente dans cette église qui me fascine.
J’ai souvent l’habitude de demander aux visiteurs de dénombrer des tentes qu’ils y voient. Je vous laisse découvrir la réponse par vous même. Mais, il suffit d’y regarder pour constater qu’il y en a plusieurs dans ce lieu sacré.
Et leur raison d’être est encore plus impressionnante. Au-delà d’être artistiquement captivant, elles sont signe de notre ouverture comme communauté chrétienne. C’est, au fait, l’une des manières de notre communauté de professer sa foi à la fraternité universelle. Car, dans ce territoire de notre père, il y a plusieurs tipis, et non seulement que tous sont les bienvenus, mais que chacun peut choisir la tente qui lui convient le mieux.
Rappelons-nous encore que dimanche passé, nous avons célébré le baptême du Seigneur et que l’évangile d’aujourd’hui nous raconte sa suite. La parole de Dieu nous a invités à nous mettre en marche à la suite de Jésus. Et à l’exemple de nos aînés dans la foi et dans la tradition, nous étions appelés à chausser nos mocassins pour suivre Jésus.
Et si nous insistons encore aujourd’hui sur le baptême de Jésus c’est parce que c’est en prenant part à cette pratique religieuse que Jésus l’a transformée au sacrement de notre salut. Il a révélé à tous la transformation spirituelle qui s’opère au baptême de chaque individu. C’est donc grâce au baptême de Jésus que nous devenions toutes les filles et fils bien-aimés dès notre baptême.
Il n’avait pas dit que le baptême était destiné aux pêcheurs, mais il a plutôt choisi de se faire baptiser pour que la justice soit faite. L’Esprit saint non plus ne pas hésiter de se manifester dans ce lieu inhabituel. Et enfin, l’Épiphanie démontrée par l’annonce de la filiation divine du Christ dans ce lieu inusuel est le signe que Dieu ne choisit pas le camp.
Dans cette semaine d’unité chrétienne, nous apprenons à devenir plus chrétiens. Dans 1 Corinthiens 6, 19 Saint Paul nous rappelle que nous sommes le temple de l’Esprit-Saint. Combien sont prêts à ouvrir leurs portes aux autres frères et sœurs d’autres communautés de foi et d’autres formes de spiritualité ? Combien sont prêts à ériger plusieurs tentes dans ces territoires divins qui nous sont confiés pour sauvegarder ?
Que notre vie rende témoignage à cet Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (entier) et non pas celui d’un peuple désigné ou d’une religion particulière.
Soyons donc des communautés accueillantes, car dans le territoire de notre père, il y a plusieurs tipis.