Dans un matin d’hiver au Nord,
Les esprits hybrides comme le
mien,
Amoureux d’hiver même étant d’un pays du
soleil,
Se réveille avec un baume au cœur.
Tels matins nous enivrent d’amour,
Très bien ensoleillés, mais adouci par l’hiver du Nord.
Quels matins magiques sont-ils ,
Que le cœur ne sait pas à quel dieu vouer son
amour.
À l’esprit d’hiver, celui qui adouci la terre,
En habillant la terre mère avec ses vêtements blancs?
Ou doit-il crier sa louange à l’esprit de pishimu – le
soleil,
Lui, qui fidèle à lui-même ne cesse de nous
sourire?
Celui qui avant même la naissance de notre terre mère,
A appris à s’occuper de l’univers lorsque dort notre
sœur la lune.
Celle qui caresse les arbres lorsque nous
dormons,
Et qui nous envoie les rêves pour agrémenter notre
sommeil.
Il n’y a que cette sœur de l’humanité qui peut
illuminer sans rien bruler,
C’est elle est la douceur incarnée qui habite là-haut.
D’où elle lance son cri silencieux aux animaux
nocturnes,
Qui chaque matin sont envoyés à leur cachette par le
soleil.
Dans un tel matin du
Nord,
Circule en l’air un sentiment
inexprimable,
Qui n’est accessible qu’aux âmes
nomades,
Des nomades hybrides et amoureux de la terre mère.
Ils comprennent ce que dit ce phénomène du
Nord,
Né d’un mariage entre le maitre du feu – pishimu,
Et sa cousine éloignée la neige – kun
Ce phénomène parle d’une joie mystérieuse de vivre.
Que dirait-on des arbres –les
protégés de la terre mère?
De ces gardiens de Nuitshimit
– l’intérieur de la terre.
Comment les remercier pour l’oxygène qu’ils nous
fournissent?
Et tout le coup du vent qu’ils prennent à notre place ?
Devant tous ces mystères,
Je ne peux que rendre
grâce.
Je ne peux que dire tshinashkumitin
Tshishe-Manitu,
De m’avoir fait aussi enfant de la terre.