« Ruth répondit: Ne me presse pas de te laisser, de retourner loin de toi ! Où tu iras
j`irai, où tu demeureras je demeurerai ; ton peuple sera mon peuple, et ton
Dieu sera mon Dieu. » Ruth 1,16.
pour moi, un honneur mais un privilège. C’est autant plus signifiant, pour moi
aujourd’hui étant donné qu’il y a 50 ans ce jour-même, un 30 Mai, 1967, mon
peuple a décidé de prendre son destin en main. Une démarche qui a conduit à une
guerre civile qui a duré plus de trois ans, précipitant plus d’un million des pauvres
gens à une mort précoce. Aujourd’hui, après 50 ans, on n’a pas encore fini de
pleurer des morts et le fossé culturel créé par ce type de dialogue des sourds.
arrivée au Canada, il y a trois ans, que les gens d’ici ont accepté de mettre fin
à l’histoire malheureuse des rencontres entre les peuples de la Première Nation
et les restes des Canadiens.
En réalité, je ne savais pas ce à quoi je m’attendais à
mon arrivé dans le territoire innu. Mais ce que je peux vous affirmer et que je
n’ai cesserais jamais de crier très haut est que mon contact avec le peuple
innu m’a transformé non seulement d’une manière socio-spirituelle mais aussi
psycho-anthropologique.
Depuis, que j’ai découvert la beauté de ce peuple au cœur
d’or, j’ai appris que l’humanité est une. J’ai appris aussi que nous sommes
tous innus, c’est-a-dire des êtres humains. Et depuis, qu’ils m’ont adopté
comme l’un d’eux, j’ai cessé de me voir comme étranger, comme un Igbo du Nigérian
dans un territoire innu. Dorénavant, je fais partir du « tshinanu » – de nous autres. La
joie du peuple innu, est désormais ma joie et leur préoccupation la mienne.
engagement auprès du peuple innu, je disais que depuis que je me suis engagé
dans ce milieu, ma relation avec le cosmos a beaucoup évoluée. J’ai retrouvé le
sens caché de la nature. Les lacs et les forêts sont devenus pour moi, non plus
seulement des masses d’eau et des tas d’arbre mais, des créations merveilleuses
de Dieu. Je ne les vois plus comme des commodités mais comme des créations
ayant aussi le droit d’être respectées. Bref, j’ai commencé à rencontrer Dieu,
non seulement à l’église mais aussi à travers d’autres créations de Dieu, tels
que l’être humain ainsi que les arbres, des masses d’eau et des animaux. J’ai
aussi redécouvert ma langue maternelle à travers la langue innue.
ceux qui le peuvent de franchir leur peur et toute autre barrière qui les
restreint à aller à la rencontre de l’Autre. Je suis un exemple vivant de ce
type de dépassement et mon expérience me fait croire que ça peut être le cas de
chacun de nous.
Ruth l’a fait dans le livre de Ruth 1 ,16 : « Ne me presse pas de te laisser, de retourner loin de toi ! Où tu iras
j`irai, où tu demeureras je demeurerai ; ton peuple sera mon peuple, et ton
Dieu sera mon Dieu. »
Ali C. Nnaemeka (mekaalison@gmail.com)
”The truth might be hard to say, painful to bear or even drastic for the truth sayer but still needed to be said”. ALISON.