Introduction
Dans la philosophie d’Emmanuel Levinas, le problème philosophique se pose en terme d’éthique et pas en celui d’ontologie. La question centrale chez lui est celle de savoir la relation que le moi entretient avec l’Autre. Dans cette démarche levinassienne, le moi n’est authentique qu’au moment qu’il se reconnaît chez soi, autonome.
Et c’est pour cela que la situation qui entourait l’existence de l’être dans la philosophie occidentale d’avant et d’après la deuxième guerre mondiale a poussé Levinas à penser qu’il faut réinventer la démarche de la philosophique occidentale. Il proposera qu’il veut mieux aller vers l’être par l’éthique que par l’ontologie. Et pour cela, Levinas dira que cette approche de l’Autre n’est possible que si l’on libère l’être de son état actuel c’est-à-dire de l’Il y a. Car, selon lui, l’être dans cet état est rivé, embarqué, englobé et mène une vie anonyme. Et pour effectuer cette démarche de l’évasion, Levinas propose plusieurs issues parmi lesquelles se trouve la jouissance, qui, nous allons voir n’a pas de sens négatif que Platon et beaucoup d’autres philosophes puristes lui ont attribué. Elle est : « la modalité selon laquelle s’accomplit le rapport au monde de la subjectivité sensible et corporelle ».[1] Jouir c’est vivre de… se nourrir de l’autre que soi. Levinas insistera sur cela en disant que grâce à la jouissance, l’être retrouve son autonomie et son indépendance.
Dans notre travail, nous tacherons de découvrir les différentes manières dont l’être, retrouve son autonomie, son identité et son indépendance grâce à la jouissance. Et pour mener au bout notre travail, nous allons commencer d’abord par l’étude de la situation historique de l’être au temps de Levinas. Puis, nous allons examiner comment grâce à la jouissance, l’être sort de l’Il y a. A ce niveau nous allons effectuer notre démarche en deux phases : d’abord examiner comment grâce à la nourriture, l’être sort de l’Il y a et comment par la relation avec les elementals l’être s’évade de l’Il y a. Ensuite nous allons voir comment la jouissance marque l’indépendance de l’être. Ce dernier nous fera voir à quel degré cette indépendance peut arriver et comment le besoin de l’évasion est nécessaire. Enfin nous allons faire le bilan de notre démarche philosophique.
1.0. LA SITUATION HISTORIQUE DE L’ÊTRE
La définition que la philosophie occidentale, en commençant par Aristote, donne à l’être le renferme dans une case de telle sorte que l’être finit par posséder une existence générique. Une existence qui réduit tout au même ; qui renferme l’être, mieux, au sens de Levinas, qui englobe l’être. C’est cette même philosophie que Levinas dénonce et nomme une philosophie d’exploitation, car, dans cette situation, on est seulement là et certain happy few peut déterminer ce qui peut se passer pour tout le monde. Dans cette situation, on ne vit pas sa vie mais la vie, on peut même dire à la rigueur notre vie mais, pas dans le sens de la responsabilité pour Autrui, mais au sens où toute vie égale au même, égale à une totalité qui exclue toute idée de l’altérité de l’Autre. Cette situation est bien expliquée par Levinas lui-même par le terme d’Il y a – la situation où on est là, on est embarqué, un état où on est embarqué, où on est en état de l’insomnie, etc.
En plus, cette manière de voir l’être est la réduction, l’anéantissement de l’Autre. La situation où l’être, pour emprunter une terminologie heideggérienne, est jeté, c’est-à-dire un être vouer à la mort ; une situation où il n’y a aucun lieu pour une existence individuelle et personnelle. Le « je » ou le « tu » dans cette situation n’a de sens qu’en se rapportant à un on (man).
Face à cette situation, Levinas réclame une sortie immédiate d’un état insupportable et accablant. Un état nauséabond qui procède le vomissement et dont le vomissement pourra libérer.[2] Un état où il n’y a rien d’autre à faire que de sortie.[3] Bien sûr que cette démarche n’est pas facile car, Levinas dit : « on est en même temps rivé à soi-même, enserré dans un cercle étroit qui étouffe. On est là et il n’y a plus rien à faire, ni à ajouter… ».[4] Cette situation est ce que Heidegger explique dans le dasein. Car, le dasein doit assumer une existence qu’il n’a pas choisie, comme ayant été « jeté dans le monde ».[5] Cette analyse de Heidegger, qui installe la dictature de l’on, efface toute la possibilité d’une existence individuelle ou personnelle.
Cependant, ce besoin de sortir de l’Il y a n’est ni le signe de la fuite devant la condition humaine, ni le refus d’assumer courageusement sa condition d’homme comme prétend Heidegger,[6] mais une recherche de refuge, une redéfinition de l’essence d’être. Levinas l’explique ainsi :
« l’évasion ne procède pas de rêve du poète qui chercherai à s’évader [des bases réalités] ; ni comme chez les romantiques de XVIIIeme et XIXeme siècles du souci de rompre avec les conventions et les contraintes sociales qui fourniraient ou annihileraient notre personnalité (…) car il ne mettent pas encor en cause l’être et obéissent à un besoin de transcender les limites de l’être fini. Il traduisent l’horreur d’une certain définition de notre être et non pas l’être tant que tel. La fuite qu’ils commandent est une recherche de refuge. Il ne s’agit pas seulement de sortir mais d’aller quelque part ».[7]
2.0. LA JOUISSANCE COMME SORTIE DE L’IL Y A
Dans l’introduction de Jacques Roland à De l’évasion d’Emmanuel Lévinas, on constate un certain enchainement de l’idée qui permet aux lecteurs d’Emmanuel Levinas de bien comprendre sa pensée. On peut constater qu’après l’annonce de tous les problèmes que subit l’être, Jacques Roland poursuit l’explication du projet lévinassienne : sortir l’être de l’Il y a. Cependant, cette sortie de l’être par l’hypostase constate Levinas n’est pas complet car elle ne fait que permettre à l’être de devenir son propre sujet alors qu’Il y a a d’autres voies les plus complètes. Il résume cela ainsi : « on devient sujet de l’être, non pas en assumant l’être, mais en jouissant du bonheur, par l’intériorisation de la jouissance, qui est aussi un exaltation, un « au-dessus de l’être » […]. Être moi, c’est exister au-delà de l’être dans le bonheur »[8]. Donc pour être moi, pour dépasser cette existence anonyme, il est nécessaire d’emprunter la voie de la jouissance. Car, la jouissance permet au sujet de sortie d’un manière radicale de l’Il y a. c’est surgir au-dessus de l’être. (heideggérien sous-entendu – l’être rivé). Lévinas l’explique bien dans Totalité et Infini au sujet de la jouissance que : « elle n’exprime pas comme le voudrait Heidegger, le mode de mon implantation- ma disposition – dans l’être, le tonus de mon maintien. Elle n’est pas mon maintien dans l’être mais déjà le dépassement de l’être ».[9]
2.1. LA NOURRITURE
Depuis que Heidegger a défini l’homme comme un être pour la mort : un être qui n’est authentique qu’au moment qu’il accepte son état d’être fini, jeté et voué à la mort,[10] le sens de l’alimentation a perdu son sens original. L’on mange pour subsister, pour attendre la mort. Mais Lévinas va redonner à l’alimentation son sens propre en disant que : « vivre de quelque chose ne revient pas à épuiser de l’énergie quelque part »[11]. Il continue en disant que : « manger […] ne se réduit certes pas à la chimie de l’alimentation, manger ne se réduit pas davantage à l’ensemble des sensations gustatives, attractives, kinésiques… ».[12] La nourriture dans cette optique n’est pas seulement un simple aliment. On ne mange pas pour vivre comme si on est obligé de manger ; on décide de manger et on en réjouit. Le besoin de la nourriture n’a pas pour but l’existence mais la nourriture.[13] On en vit mais ce dont nous vivons ne nous asservit pas, nous en jouissons.[14]
L’alimentation est satisfaction de besoin. Mais il faut savoir que Lévinas met en garde contre toute confusion que la définition que Platon donne au besoin peut causer – dit-il- « le besoin ne saurai s’interpréter comme simple manque, malgré la philosophie qu’en fait Platon, ni comme pure passivité malgré la morale kantienne. L’être humain se plait de ses besoins, il est heureux de ses besoins ».[15] Connaissant que la nourriture est au sens lévinassien du terme un besoin, et que la satisfaction du besoin est un bonheur, donc l’alimentation et le bonheur sont tous deux la jouissance. Et parce que la vie est bonheur, elle est personnelle[16]. Et si la vie est personnelle, elle est séparée et détachée de son état ultérieur, de son existence générique ou de la totalité. Car « la jouissance, nous dit Lévinas accomplit la séparation athée : elle déformalise la notion de séparation qui n’est pas une coupure dnas l’abstrait, mais l’existence chez soi d’un moi autochtone.»[17]
Donc, cette capacité de jouir, de pouvoir satisfaire ses besoins, de manger ne doit pas seulement être vu comme si on consomme du carburant afin de rendre possible la sortie de l’Il y a par la voie de la nourriture.
2.2. LES OUTILS (ZEUGS)
Dans la philosophie heideggérienne où l’être est figé- le dasein, où l’accomplissement du dasein consiste à accepter sa finitude, à assumer son état angoissé, où le dasein est jeté dans le monde et où il est voué à la mort le déploiement du dasein consiste à se préparer pour avancer vers sa fin – la mort. Dans cet état, l’on mange et vit pour attendre la mort, car on est voué à la mort. L’on travaille et mange pour s’alimenter en vue de … c’est-à-dire s’alimenter comme si on mettait du carburant dans la machine afin qu’elle puisse fonctionner.
Devant cette situation où la nourriture, le travail, l’habitation prennent le sens d’outils- zeugs c’est-à-dire où on ne voit en ces choses que ce pour quoi elles sont faites, où on s’en sert comme esclave, sans en être content, Lévinas dénonce une existence dans un monde d’exploitation. Il dit : « l’ustensile a entièrement masqué l’usage et l’aboutissement au terme – la satisfaction […] la nourriture ne peut s’interpréter comme ustensiles que dans un monde d’exploitation ».[18] Donc, pour Lévinas toute est jouissance, le maniement et l’utilisation d’outil, le recours à tout l’attrait instrumental d’une vie. On ne s’en sert pas comme si on est contraint de le faire, mais plutôt parce qu’on en a besoin et c’est le comblement de ce besoin qui est jouissance.
Bref, la relation avec les outils permet à l’homme de se distinguer du dasein au moment où il se rend compte qu’il n’est pas borné ou conditionné par ces outils, au moment où il ne se sert pas des outils comme des zeugs mais comme source de jouissance.
3.0. LA JOUISSANCE COMME ÊTRE INDEPENDANT
Le dasein, nous avons dit est le maintient du moi à une totalité – à l’être pur. Elle annule toute existence personnelle. En bref, elle dépersonnalise l’individu. Mais la jouissance, nous avons vu donne à l’homme la possibilité de vivre sa vie, de manger son pain. Elle redonne à l’homme son autonomie en l’arrachant de l’emprise de l’Il y a, en le faisant s’évader de celui-ci.
Cependant, cette évasion n’a de sens que si l’être une fois s’évader retrouve son indépendance. S’il réussit à se personnifier ou à s’individualiser. Et cette independance qu’il lui faut va de pair avec la séparation car pour être indépendant, il doit d’abord se séparer de tout ce qui n’est pas lui. Cette séparation dans l’optique levinassienne ne résulte pas d’une simple coupure comme un éloignement spatiale. Il souligne que : « être séparé, c’est être chez soi. Mais être chez soi… c’est vivre de… jouir de l’élémental »[19]. Et « parce que la vie est personnelle … la jouissance accomplit la séparation athée : elle déformalise la notion de séparation qui n’est pas une coupure dans l’abstrait mais l’existence chez soi d’un moi autochtone »[20]. Cette séparation et existence chez soi d’un moi autochtone rendent la jouissance égoïste.
3.1. L’EGOÏSME
La jouissance sépare le moi de la totalité. Elle le libère et le rend indépendant. Cette independance du moi grâce à la jouissance n’est possible que grâce au fait que le moi est capable de s’intérioriser – de jouir de sa solitude et de s’éloigner du non-moi. Et Levinas souligne que c’est même en cela que constitue la jouissance quand il dit : « la jouissance est la production même d’un être qui naît, qui rompt l’éternité tranquille de son existence séminale ou utérine pour s’enfermer en une personne laquelle vivant du monde vit chez soi »[21] . Donc la séparation est un bonheur de la jouissance qui est un principe d’individuation. Et dans le bonheur de la jouissance joue l’individualisation, l’auto personnification, la substantialisation et l’indépendance de soi[22].
Par ailleurs Levinas insiste que la jouissance est égoïste, qu’elle ne fait pas référence à Autrui. Ainsi dans l’alimentation, le moi est égoïste car on s’en ferme sur soi. On mange sa nourriture et on en réjouit indépendamment du monde extérieur. On est chez soi et fermé sur tout ce qui est non-moi. Cependant, même étant sourde à autrui comme Levinas décrit le moi qui réjouit, la jouissance ne pousse pas le moi à la contre de l’Autre[23]. Et c’est pour cela que la jouissance est un besoin.
3.2. LA JOUISSANCE EST UN BESOIN
La jouissance c’est vivre de… Et c’est cela qui montre une certain dépendance du moi à ce dont il jouit. Mais, cette dépendance, nous avons souligné n’est pas une contrainte dans la mesure où c’est le moi qui décide d’aller à la rencontre de l’Autre, pas en vu de sa finalité, ni parce qu’il est conditionné à faire cela mais pour une relation gratuite – en toute liberté.
Il est peut-être nécessaire de noter que dans la philosophie platonicienne et même dans la psychologie moderne le besoin est vu comme une privation. Mais dans la philosophie levinassienne, la dépendance du moi qui se manifeste par le besoin n’est que momentané[24], et arrache l’être instinctif aux anonymes menaces pour constituer un être indépendant du monde, véritable sujet qui peut assurer la satisfaction de ses besoins[25].
Par ailleurs, Levinas montre que le besoin est dirigé vers la délivrance et vers l’évasion[26] . Ainsi le besoin a le rôle de délivrer le moi de son insomnie, de son état nauséabond. Il y a aussi dans cette circonstance le rôle de montrer au moi cette voie de sortie qui pourra lui procurer de secours face à l’il ya. Il doit aussi faire la lumière sur le fait que le moi n’est pas l’Autre et qu’il doit s’auto personnifier en cherchant une issue qui lui mènera hors de son enclos.
Conclusion
Parvenu au terme de notre travail, où nous avons cherché à comprendre ce concept de jouissance dans la philosophie d’Emmanuel Levinas, nous voulons faire un bilan de notre réflexion. Il faut peut-être rappeler en quoi consistait notre travail. Il n’était pas question de savoir ce que c’est la jouissance ni dans la philosophie globalement parlant, ni en psychologie générale mais plutôt la question de savoir ce qu’est la jouissance chez Levinas surtout dans sa démarche métaphysique. Et comme il est difficile de comprendre Levinas sans comprendre son souci dans la recherche philosophique, nous avons d’abord voulu resituer la question philosophie de l’être – l’avenir de l’être qui préoccupait Levinas. Nous avons essayé d’étudier d’une manière générale ce qui a amené Levinas à chercher un autre terrain où l’être sera mieux compris qu’en ontologie. C’est justement à partir de cette partie qu’on peut comprendre Levinas.
Nous avons après cette première démarche, passé à notre thème proprement dit, la jouissance. Premièrement, nous avons examiné la jouissance comme une voix par laquelle l’être sort de l’Il y a. A ce niveau, nous avons essayé d’examiner les deux modes par lesquels l’être trouve son autonomie grâce à la jouissance. Le premier- la nourriture, selon notre analyse permet à l’être de retrouver son autonomie dans la mesure où, lors de l’alimentation, le moi sort de la totalité, il s’évade d’une existence anonyme. Le deuxième, – les outils (zeugs) permet au moi de vivre ou d’assumer une existence personnelle même en étant dépendant de l’autre que moi, ce qui n’est pas le cas dans la philosophie heideggérienne. Ensuite, nous avons souligné dans la troisième partie que grâce à la jouissance le moi retrouve une certaine indépendance en ce séparant de l’Il y a. A ce niveau nous avons constaté que le moi qui jouit est égoïste, se renferme sur soi sans être contre l’autre. Cet égoïsme qui se manifeste plus dans l’alimentation, nous l’avons souligné, marque une indépendance non négligeable du moi. Elle marque une certaine individualisation et auto personnalisation du moi contrairement à ce qu’il est dans le dasein – anonyme, impersonnel et totalement dépendant.
Enfin nous avons essayé de mettre en exergue que le fait que la jouissance sert à l’être de sortir de l’Il y a et permettre au moi de retrouver son indépendance et autonomie, la jouissance ne serait qu’un besoin pour l’être qui est rivé, qui est dans la mare et ne cherche qu’à sortir de cet état.
LA BIBLIOGRAPHIE
LEVINAS Emmanuel, Totalité et Infini, Essai sur l’extériorité, Martinus Nijhoff et La Haye, Hague 1961, 284p.
LEVINAS Emmanuel, De l’évasion, Fata Morgan, Montpellier 1982, 122p.
GEX Maurice, La Philosophie Contemporaine, Griffon, Neuchâtel 1964, 90p.
HUISMAN Dennis, Histoire des Philosophes, illustrée par les textes, Nathan, Paris 2004, 432p.
ZANDER Jean-Pierre, Les Vocabulaires des Philosophes, ellipses, Paris 2002, 1115p.
Endnotes
[1] Jean-Pierre ZANDER, Les Vocabulaires des Philosophes, Ellipses, paris 2002 p.835.
[2] Cf. Emmanuel LEVINAS, De l’évasion, Fata Morgan, Montpellier 1982 p.89.
[3] Ibidem, p.90
[4] Ibidem.
[5] Dennis HUISMAN, Histoire des Philosophes, illustrée par les textes, Nathan, Paris 2004, p.307. 432p.
[6] Cf. Maurice GEX, La Philosophie Contemporaine, Griffon, Neuchâtel 1964, p.54.
[7] Emmanuel LEVINAS, De l’évasion, op. cit. p.71
[8] Ibidem, P. 48
[9] Emmanuel LEVINAS, Totalité et Infini, Essai sur l’extériorité, Martinus Nijhoff et La Haye, Hague 1961, P.85.
[10] Cf. Maurice GEX, op. Cit. pp.54-55.
[11] Emmanuel LEVINAS, op. cit. p.86
[12] Ibidem.
[13] Ibidem, p.107
[14] Ibidem, p. 86-87.
[15] Ibidem, p.87.
[16] Ibidem, p. 88.
[17] Ibidem.
[18] Ibedem, p.108.
[19] Ibidem, p.120
[20] Ibidem, p.88.
[21] Ibidem, p.121.
[22] Ibidem.
[23] Ibidem, p.107.
[24] Ibidem, p.88.
[25] Ibidem, p.89.
[26] Cf. De l’évasion, p.93.
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