Au toi qui rencontreras, aujourd’hui, tshiuetin – le vent du Nord, dis-lui que ton frère nomade a besoin de son souffle blanchissant – celui qui couvre le surface de la terre avec autant de beauté.
Et s’il te semble perplexe, rappelle-lui que c’est ton frère du Sud, celui qui a bravé « akua-nutin » – le vent du sud et qui est parti du pays des pinatakuat – des hommes noirs – pour venir a la rencontre de ses frères innus. Dit lui surtout que je l’admire énormément, surtout à chaque fois que je monte au Nord. Et que je ne cesse de le remercier pour sa caresse légère qui attendrie les cœurs perturbés afin d’éclairer leurs esprits éblouis par les torts que l’humanité fait à la terre mère.
Nous sommes tous innuat – humaines, nous avons le même soleil – pishimu et la même lune – tipishka-pishimu, c’est le même air que nous respirons. Il n’y a donc ni couleur ni race. C’est juste nos blessures, nos cicatrises et nos expériences qui nous différencient l’un de l’autre.
Je suis donc innu parce que nous sommes tous humains qui marchons chacun dans un territoire emprunté de nos enfants.
Ton frère Nnaemeka (le père a bienfait).