Chimamanda Ngozi
Adichie : OuiJournaliste française :
Est-ce qu’il y a des librairies au Nigeria ?Chimamanda Ngozi
Adichie : Quoi ?Journaliste française :
Je demande parce que les Français ne connaissent pas. Ils ne connaissent rien d’autre
du Nigeria sauf le Boko-Haram.Chimamanda Ngozi
Adichie : Bien, je pense que ça
reflète mal des Français, de vous attendre poser une telle question.
Ce qui vient
d’être cité est un extrait, comme je me le rappelle, d’une interview sur un plateau à Paris, hier, lors du lancement de « La Nuit des idées ».
d’être cité est un extrait, comme je me le rappelle, d’une interview sur un plateau à Paris, hier, lors du lancement de « La Nuit des idées ».
Je ne m’attends
pas qu’un Français sache presque tout sur le Nigeria. Je ne connais non plus
tout sur la France. Mais être demandé de « dire aux Français qu’il y a des
librairies au Nigeria parce qu’ils ne le savent pas » est une autre manière de
me demander d’aborder une idée rétrogradée volontairement conçue – que l’Afrique
est appart, pathologiquement « différente » qu’un non-Africain ne peut pas en faire
une présupposition raisonnable sur la vie.
pas qu’un Français sache presque tout sur le Nigeria. Je ne connais non plus
tout sur la France. Mais être demandé de « dire aux Français qu’il y a des
librairies au Nigeria parce qu’ils ne le savent pas » est une autre manière de
me demander d’aborder une idée rétrogradée volontairement conçue – que l’Afrique
est appart, pathologiquement « différente » qu’un non-Africain ne peut pas en faire
une présupposition raisonnable sur la vie.
Je suis une
écrivaine nigérienne qui a fait les premières parties de ses études au Nigeria.
C’est raisonnable de penser qu’il y soit, au moins, une librairie, car mes
livres y sont lus.
écrivaine nigérienne qui a fait les premières parties de ses études au Nigeria.
C’est raisonnable de penser qu’il y soit, au moins, une librairie, car mes
livres y sont lus.
Si la
question était « est-il difficile d’avoir accès aux livres ? » Ou « Est-ce que
les livres sont peu dispendieux ? », il devrait être diffèrent, digne d’être discuté,
juste.
question était « est-il difficile d’avoir accès aux livres ? » Ou « Est-ce que
les livres sont peu dispendieux ? », il devrait être diffèrent, digne d’être discuté,
juste.
Les livres
sont en déclins dans le monde entier. Et c’est un bon sujet de discussion et lamentable,
mais j’espère, en train de changer. Mais la question de « s’il y a des
librairies au Nigeria » ne consistait pas en cela. C’était une manière de légitimer
une crasse ignorance, délibérément formée pour une mauvaise raison sur l’Afrique.
Et je n’ai aucune patience pour cela.
sont en déclins dans le monde entier. Et c’est un bon sujet de discussion et lamentable,
mais j’espère, en train de changer. Mais la question de « s’il y a des
librairies au Nigeria » ne consistait pas en cela. C’était une manière de légitimer
une crasse ignorance, délibérément formée pour une mauvaise raison sur l’Afrique.
Et je n’ai aucune patience pour cela.
Peut-être que
les Français ne peuvent pas concevoir le Nigeria comme un lieu où l’on peut
avoir une librairie. Et c’est en 2018, dans un monde branché et interconnecté.
C’est honteux !
les Français ne peuvent pas concevoir le Nigeria comme un lieu où l’on peut
avoir une librairie. Et c’est en 2018, dans un monde branché et interconnecté.
C’est honteux !
Cela dit, la
journaliste, Caroline Broué était intelligente, réfléchie et
bien préparée. Quand elle a posé cette question, je me suis posé des questions,
car c’était très loin du registre intellectuel de ses autres questions raisonnables.
journaliste, Caroline Broué était intelligente, réfléchie et
bien préparée. Quand elle a posé cette question, je me suis posé des questions,
car c’était très loin du registre intellectuel de ses autres questions raisonnables.
Je connais
maintenant qu’elle cherchait à être ironique, à instruire en jouant l’ignorant,
mais parce qu’elle n’avait pas encore montré aucune ironie jusqu’à ce temps-là,
je ne l’ai pas reconnue. La sienne était une génuine, même si plate, essaie d’ironie
et j’espère qu’elle ne serait pas publiquement crucifiée.
maintenant qu’elle cherchait à être ironique, à instruire en jouant l’ignorant,
mais parce qu’elle n’avait pas encore montré aucune ironie jusqu’à ce temps-là,
je ne l’ai pas reconnue. La sienne était une génuine, même si plate, essaie d’ironie
et j’espère qu’elle ne serait pas publiquement crucifiée.
Parlant de
librairies : Jazhole sur Awolowo Road à Ikoyi est ma préférée à Lagos. Et à
Nsukka où j’ai grandi, j’ai des très belles mémoires des petites librairies empoussiérées
au Marché d’Ogige, un qui appartenait à un très bon monsieur de mon village paternel
appelé Joe, chez qui j’ai une fois acheté une copie cartonnée de « So Long A
Letter ».
librairies : Jazhole sur Awolowo Road à Ikoyi est ma préférée à Lagos. Et à
Nsukka où j’ai grandi, j’ai des très belles mémoires des petites librairies empoussiérées
au Marché d’Ogige, un qui appartenait à un très bon monsieur de mon village paternel
appelé Joe, chez qui j’ai une fois acheté une copie cartonnée de « So Long A
Letter ».
Mon oncle
Sunday, le petit frère de ma maman, a vécu à Maiduguri pour plus de trente ans
et avait une libraire là-bas. Quand il a, récemment, déménagé à l’Est, lorsque l’insécurité
avait augmenté à Maiduguri, j’ai été touché par la perte de sa librairie.
Sunday, le petit frère de ma maman, a vécu à Maiduguri pour plus de trente ans
et avait une libraire là-bas. Quand il a, récemment, déménagé à l’Est, lorsque l’insécurité
avait augmenté à Maiduguri, j’ai été touché par la perte de sa librairie.
Translated from a Facebook Post of Chimamanda Ngozi Adichie, On Bookshops – not Libraries – in Nigeria, 26 january 2018,
Ali C. Nnaemeka (mekaalison@gmail.com)
”The truth might be hard to say, painful to bear or even drastic for the truth sayer but still needed to be said”. ALISON.
”The truth might be hard to say, painful to bear or even drastic for the truth sayer but still needed to be said”. ALISON.