Aujourd’hui, on vous présente Mbégou Faye, un passionné par l’urbanisme et par les SIG.
Il est né et a grandi au Sénégal. En 2004, après avoir complété un diplôme universitaire en géographie, il a commencé sa carrière professionnelle en enseignant l’histoire et la géographie dans le moyen secondaire au Sénégal.
En 2006, après deux ans dans l’enseignement, il décida de quitter le Sénégal pour poursuivre ses études en France, où il a obtenu un Master recherche en géographie (spécialisation Mondialisation et développement) à l’Université Aix-Marseille 1 et un Master professionnel en urbanisme et aménagement du territoire à l’Institut d’urbanisme et d’aménagement régional d’Aix-en-Provence, Université Aix-Marseille 3.
Dès son arrivée en France, M. Faye, étant une personne curieuse, téméraire et aimant découvrir comment les immigrants s’intègrent dans leur pays d’accueil, a effectué des travaux de recherche qui touchent directement les personnes immigrantes dans ce pays. C’est ainsi qu’il a soutenu deux mémoires dans le cadre de ses masters recherche et professionnel, qui portent respectivement sur la place des commerçants ouest-africains dans les marchés de Marseille et leur rôle dans le développement de leurs pays d’origine en 2007 et sur un Programme d’intérêt général du gouvernement français pour le logement des ouvriers agricoles (en provenance du Maghreb principalement) dans les Bouches-du-Rhône en 2009.
Après l’obtention de ses diplômes et quelques expériences de travail en France, en 2010 M. Faye décida de venir s’installer au Québec pour y travailler. Son arrivée au Québec a été comme celle de la plupart des nouveaux arrivants dans la province. Il a commencé par faire des petits boulots malgré tout son background universitaire et ses acquis professionnels. Couche-Tard au quartier Plateau Mont-Royal à Montréal était son premier employeur. Il y a travaillé comme caissier. Mais, comme c’est une personne persévérante, confiante et combative, pendant qu’il travaillait chez Couche-Tard, il a mis toutes les chances de son côté en jouant le tout pour le tout pour se donner une chance de travailler dans ses domaines de compétence et faciliter son intégration au Québec. Il est donc retourné aux études à l’UQAM et à l’UdeM où il a obtenu, respectivement un DESS en Système d’information géographique (SIG) et un certificat en enseignement collégial en 2012. Après des passages au collège de Rosemont (professeur) au département des Techniques d’aménagement et d’urbanisme et à l’Institut national de santé publique du Québec (analyste en SIG) à Montréal où il travaillait comme stagiaire, il a été recruté par un cabinet privé d’archéologues où il occupait un poste de spécialiste en SIG. Cette expérience de travail lui a permis de participer à des études préliminaires de grands projets d’envergure comme celui du pont Samuel-De Champlain à Montréal.
Après quatre années passées à Montréal, ville qu’il a adorée de par sa chaleur humaine et ses nombreux festivals durant l’été, c’est un pur hasard (travail) qui l’a amené sur la Côte-Nord. Même s’il s’est intéressé dès son arrivée au Québec à la régionalisation de l’immigration, projet qui l’a poussé à explorer quelques villes et régions non loin de la région de Montréal, il ne pensait jamais venir s’installer dans une région aussi éloignée comme la Côte-Nord. Il aime toujours racontait à ses amis son voyage pour son installation à Sept-Îles. Le jour de son voyage sur la Côte-Nord par autocar en mai 2014, les conditions météorologiques n’étaient pas bonnes. Il y avait un énorme brouillard entre Baie-Comeau et Sept-Îles au point qu’on était incapable de voir à plus de 100 m. En ce moment, une sorte de panique a traversé l’esprit de M. Faye et il s’est demandé ce qu’il faisait dans ce coin de la province.
Mais depuis son installation à Sept-Îles, il a été vite charmé par les grands espaces, la proximité des services, ainsi que la beauté des paysages. Ces facteurs ont été déterminants durant son séjour dans la région.
Donc, depuis 2014, M. Faye occupe un poste d’inspecteur régional en urbanisme et en gestion des gravières et sablières à la Municipalité régionale de comté (MRC) de Sept-Rivières. Toujours passionné par l’urbanisme et l’aménagement du territoire, il a commencé en 2016 un stage avec l’ordre des urbanistes du Québec afin de devenir urbaniste. Depuis décembre 2018, il est inscrit au tableau des membres de l’ordre des urbanistes du Québec.
Sa deuxième passion étant les SIG, il a développé, dans le cadre de son travail en collaboration avec une collègue, une application web qui permet de faire des signalements de dépotoirs clandestins sur le territoire de la MRC de Sept-Rivières. L’application est disponible sur :
Répertoire des dépotoirs clandestins
Tout citoyen résidant ou pas sur le territoire de la MRC et qui y découvre un dépotoir clandestin de déchets domestiques, de construction, industriels, etc. peut utiliser cette application pour faire un signalement. Il en profite aussi pour sensibiliser les citoyens de l’importance de protéger l’environnement et les beaux paysages sur le territoire de la MRC de Sept-Rivières et sur la Côte-Nord en général. Pour les curieux qui veulent avoir plus de détails sur le sujet des dépotoirs clandestins, cliquez sur : FAITS SAILLANTS SUR LES DÉPOTOIRS CLANDESTINS
Depuis son arrivée à Sept-Îles, M. Faye a senti le besoin, comme la plupart des immigrants qui arrivent sur la Côte-Nord, de se retrouver avec les membres de sa communauté culturelle. Pour cela, il fait partie des instigateurs de l’Amicale interculturelle de Sept-Îles (AMIS). Il y a occupé le poste de secrétaire général et depuis lors il continue de s’impliquer activement dans cette amicale afin de bâtir des communautés plus inclusives et plus ouvertes.
Le parcours de M. Faye sur la Côte-Nord a été assombri par un malheureux évènement dû au décès de sa conjointe survenue en février 2020. Depuis lors, sa vie est bousculée par cette perte d’un être cher. Père de deux enfants et monoparental, il se tient debout et reste fort pour passer au travers de tout cela grâce au soutien des amis et des membres de sa famille restée au pays. Il a bon espoir que l’avenir lui réserve de meilleurs jours.
Pour le Mois de l’Histoire des Noirs