M. Moussa Abouba est Nigérien. Il a vécu sa jeunesse dans son pays natal, au Niger, en Afrique de l’Ouest. Enfant d’une grande famille, il apprendra très tôt la valeur de la famille et l’importance de savoir véritablement ce que l’on veut dans sa vie. Et, tout de suite après ses études secondaires, Moussa commença sa formation à l’école normale pour devenir enseignant au primaire. Après cette formation de deux ans, il exerça le métier d’enseignement dans les milieux urbains pour deux ans.
C’était une très belle expérience et il en parle encore aujourd’hui avec une certaine joie incroyable. Discuter de ces premières années d’enseignement avec Moussa était pour moi vraiment agréable. Au cours de ses deux premières années, Moussa confirmera sa passion pour l’enseignement. Et, puis, il décide d’aller encore plus loin. Il partira de la grande ville pour s’investir dans des écoles nomades. Évidemment, on s’entend des vraies écoles nomades, et non pas des écoles nomades adaptées où les parents voyagent, d’une grande ville à l’autre ou d’un pays à l’autre avec leurs enfants, en assurant leurs scolarités.
Dans le cas de Moussa, ce sont les écoles destinées aux enfants des éleveurs nomades. Ces éleveurs nomades pratiquent une forme d’élevage qu’on appelle le pastoralisme nomade. C’est une forme d’élevage où les éleveurs partent d’un point à l’autre avec leurs familles et leurs bétails à la recherche d’un meilleur milieu de vie pour leurs animaux. Les éleveurs nomades sont constamment à la recherche d’un meilleur pâturage. Dans ce type d’élevage, la stabilité est une illusion, car la vie des éleveurs nomades est par définition même de la mobilité.
En plus, dans le Sahel, de l’Afrique de l’Ouest, ces éleveurs traversent d’un pays à l’autre. C’est dans ce milieu que Moussa va s’investir après deux ans d’enseignement dans le milieu urbain.
Pour sept ans, il va dédier sa vie avec beaucoup de joie et du professionnalisme au service des enfants de ses éleveurs nomades. Il est important de souligner que dans ces milieux, il n’existe pas souvent des structures fixes pour ces élèves. L’école comme les éleveurs nomades est aussi mobile, et des fois, elle se fait dans des abris de fortune. Mais malgré cela, Moussa dédiera sept ans de sa vie aux jeunes nomades.
En 2002, il rencontra l’amour de sa vie qui est une Cayenne de Havre Sainte Pierre. Pour quelques années, ils vont essayer de mieux se connaitre jusqu’en 2011, quand, malgré la perturbation que connaissaient les régions sahélienne de l’Afrique de l’Ouest à cette époque, ils vont se marier au Sénégal. Et, l’année suivante, Moussa partira de son pays natal pour la Côte-Nord du Québec.
À son arrivée, il tenta les mains dans plusieurs métiers. D’abord, il va remplacer, au besoin, d’autres enseignants de l’école au Havre-Saint-Pierre. Il travaillera aussi à l’épicerie, ou faisait des ménages à la banque ou dans d’autres bureaux gouvernementaux de la ville.
Ensuite, son amour pour l’accompagnement des jeunes le conduira dans la maison des jeunes où pour trois ans, il travaillera dans la rue et dans d’autres milieux où les jeunes se rencontrent. C’était un travail qu’il adorait, car il lui permettait de rencontrer les jeunesses de cette grande ville de la Minganie.
Avant que la province de Québec ne supprime certains postes dans le milieu de la jeunesse, Moussa va postuler dans le ministère du Transport public. Et, pour quatre ans, il travaillera à titre d’employé occasionnel. Pendant ces quatre ans, Moussa va se montrer un grand travailleur qui aime bien son métier. Moussa sera bien apprécié de ses coéquipiers. Et, depuis septembre dernier, il est un employé permanent au ministre du Transport. Ceux qui font la partie Minganie de la 138 l’auraient déjà croisé lors de ses multiples patrouilles pour s’assurer que les usagers de la route 138 sont en sécurité.
Moussa et sa belle dame ont accueilli une petite fille dernièrement. Aujourd’hui, il parle de la beauté de la Côte-Nord tout en pensant à sa jeune famille et à toute sa grande famille de Havre-Saint-Pierre, sans oublier sa patrie et tous ses nombreux frères et sœurs nigériens.