INTRODUCTION
En érigeant la Communauté Économique de l’Afrique par les chefs d’État Africains, lors du XXVIIᵉ sommet de l’UA, [l’OUA d’alors] tenu à Abuja, du 2 au 6 juin 1991, ils commencent leur traité en ce terme :
« Nous les chefs d’État et le gouvernement d’Unité Africaine […] reconnaissant les divers facteurs qui empêchent le développement du continent et compromis sérieusement le futur de son peuple, conscient de notre devoir de développer et d'utiliser la ressource humaine et naturelle du continent pour le bien général de notre peuple dans tous les domaines de l’effort humain [...]. »[1]
Ce traité montre la présence de ressources humaines et naturelles dans cette région du monde. Des ressources qui ne sont pas encore judicieusement exploitées pour le bien de la masse. Dans son livre, Le Tiers Monde Dans l’impasse, Paul BAIROCH note que : « jusqu’au XVIIᵉ siècle, les écarts dans le niveau de développement économiques et techniques des divers pays étaient peu importants. Le niveau de pays aujourd’hui développé était alors voisin, voire, dans certains cas et certains domaines inférieurs à celui de la majorité des pays aujourd’hui sous-développés. »[2] Ceci veut dire qu’aucune société n’a résisté eau changement social et que les pays aujourd’hui développés étaient aussi hier sous-développés comme le montre d’ailleurs un proverbe igbo : « ce n’est que le changement qui est constant. » Ainsi dit, la question qui nous préoccupe, c’est celle de savoir s’il est vrai ou non que la question du sous-développement en Afrique ait une fatalité.
Pour répondre à cette question, nous commencerons par expliquer quelques mots clés. Le sous-développement, nous disons en passant, n’est pas ‘le non-développement’, elle n’est non plus le refus du développement. Cependant, comme dit Thierry WERHELST dans son blog Kimpati « l’accident dû au contact d’une société avec d’autres qui se trouve en position dominante. »[3]. Le sous-développement est un accident selon cette citation. Il ne fait partie intégrale d’aucune société humaine. Il n’est qu’une étape, car le développement selon TOURAINE Alain est « le passage d’un champ d’historicité à un autre. »[4] Et les pays sous-développés, une fois passés du champ de pauvreté, de misère, de manque des infrastructures et des industries stables, seront aussi comptés au nombre des pays développés. D’ailleurs ROUS Jean nous fait comprendre que toutes les nations du monde dites développées n’ont fait que dépassé l’étape d’une longue période de pauvreté, de misère, etc. avant de connaître une plénitude nationale.[5].
La fatalité selon André LALANDE est : « une suite de coïncidence inexplicable qui semble maintenir une finalité supérieure et inconnue, et plus spécialement série persistante de malheurs. »[6]. La fatalité est une situation inévitable, une situation que, quoi qu’on fasse, demeure inchangeable, c’est un malheur perpétuel. Reconnaissant que l’Afrique en général, comparée au standard de l’économie mondiale, est sous-développée, notre souci sera d’examiner si les africains sont responsables de leur situation économique, si c’est une réalité absolue, voire, une prédestination, et si l’Afrique va un jour se réveiller de son sommeil économique.
Notre réflexion commence par une analyse des causes de sous-développement. Ensuite, une proposition des solutions qui peuvent être utiles pour une révolution économique en Afrique, et en fin une conclusion mènera notre réflexion à l’achèvement.
CHAPITRE I : LES CAUSES DE SOUS-DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE
Il y a toujours eu une raison pour tout ce qui se passe au monde. Ainsi, certains facteurs précis sont à l’origine du sous-développement en Afrique également. Nous allons dans ce chapitre étudier les causes de ce problème, appelé sous-développement. Ces causes, nous avons divisé en deux grandes parties : causes endogènes et causes exogènes.
a) Les causes endogènes
i) Ignorance et frein culturel
Par ignorance, nous voulons exprimer tous manques de techniques, tous les empêchements venant d’un attachement ou une pratique quelconque non justifiée raisonnablement et tous les manques d’expérience technologique et économique. Dans la revue, Sciences Humaines[7], BEJA Jean-Philippe décrit la théorie des leviers qui actionnent la richesse d’un pays. Selon lui, le premier levier est l’éducation ou l’expérience professionnelle, or en Afrique l’éducation ou l’expérience compte souvent moins. C’est plutôt la « solidarité » qui compte. Le fait que l’on connaît le directeur ou même quelqu’un qui connaît le directeur suffit pour avoir un post qu’on n’a pas mérité dans une entreprise.
En vérité, l’emploi en Afrique est souvent une affaire familiale ou personnelle. Cette ignorance a fait aussi que les colonisateurs ont arraché à l’Afrique sa richesse naturelle ainsi qu’humaine en échange pour des objets qui n’ont presque aucune valeur économique, et même quand ils en ont, ils n’ont pas la même qualité. Il y a aussi moins de techniques dans des productions en Afrique, l’agriculture reste toujours au niveau substantiel et les industries manquent un personnel expérimenté.
La culture aussi est un frein du développement en Afrique. Dans beaucoup de tribus (car le développement commence à la base) le dépassement culturel est impossible ou au moins est trop limité. Dans la mentalité de beaucoup d’Africains, la richesse n’est pas la rentabilité, mais le prestige et dans la situation pareille, le développement est limité ou même empêché.
Il y a aussi cette adoption aveuglée des systèmes de développement qui démontre le manque d’expérience et empêche le développement en Afrique. Cette manière de vouloir adopter coûte que coûte le développement est ce que Ebénézer NJOH-MOULLE appelle le ‘théâtralisme’. L’adoption des systèmes occidentaux sans connaître le pour et le contre, sans regarder les besoins les plus urgents des peuples, cette manière de faire peut être considérée comme développement, mais ne répondant pas aux exigences d’un développement durable, mais plutôt d’un développement éphémère.
ii.) Mauvaise gérance et gouvernance :
Dans l’article de Jean-Philippe BEJA « le pari chinois : libérer l’économie sans se démocratiser » il écrit « la Chine libéralise son économie sans libérer son régime autoritaire. »[8] Dans cet article, on constate une Chine très autoritaire, centralisée, conservatrice, etc. mais libérale dans la pense économique. Une Chine refermée sur son idéologie politique, mais très ouverte dans son idéologie économique. Et, en Afrique, on constate des gouvernements qui se disent libérales dans leurs idéologies politiques, mais en aucune manière [on voit] libérale, ni en politique ni en économie. On voit une Afrique qui mélangent la vie politique, sociale et religieuse.
Cette manière de faire l’économie est ce que Karl POLANYI appelle l’enchâssement[9] [la poursuite de l’économie dans le social.] Alors qu’il faut en Afrique la libéralisation de l’économie, beaucoup de pays Africains ont de moins en moins d’industries à cause de l’intervention arbitraire du gouvernement. L’État dicte le prix des produits au marché, mais sans tenir compte de prix des matières premières. Avec ses agents commerciaux, l’État exporte les matières premières sans tenir compte des industries locales.
La mauvaise gérance et la corruption de l’État font que les établissements, les industries appartenant à l’État meurent à cause de manque d’entretien nécessaire.
Un exemple palpable, c’est le musée national du Cameroun qui doit avant de prendre n’importe quelle décision que ce soit doit passer par le ministre de la Culture. Dans des pays développés, le cas est le contraire. En effet, Serge LATOUCHE souligne qu’en Occident, la société civile s’oppose à l’empiétement de l’État.[10] Or, en Afrique, l’État s’oppose à tous ceux qui osent parler contre lui. Jean-Marc ELA dit : « la bourgeoise (en Afrique) choisit la répression pour écarter toute participation du peuple à la table où le capital international laisse des miettes de développement dans les sociétés périphériques. »[11].
Cette insécurité du marché incite beaucoup de personnes à investir à l’étranger, elle conduit d’autres à chercher du travail dans des pays économiquement stables causant une fuite de cerveaux des pays Africains. Cette insécurité domine aussi les systèmes bancaires Africains qui fait qu’une grande partie de la richesse liquide du continent se trouve dans des banques occidentales. Cette mauvaise gérance est résumée par l’Encyclopédie Universalis[12] en trois caractères : l’inégalité sectorielle qui explique la manière inadéquate de distribuer des produits au sein des pays, la désarticulation du système économique expliquée par le manque d’inter changement des matières premières entre des secteurs économiques et la dépendance économique extérieure caractérisée par une dépendance totale des pays sous-développés aux pays développés. La matière première des pays sous-développés n’est pas transformée sur place. Les pays sous-développés dépendent des pays développés pour ses outils, et dépendent aussi d’eux pour transformer leurs matières premières.
ii). La Guerre
La politique, en Afrique, est, comme Machiavel la décrit, « l’art d’acquérir le pouvoir qu’on n’a pas et celui de conserver celui qu’on a. »[13]. Nos chefs d’État, une fois trouvés le chemin vers le palais présidentiel, prennent la décision d’y rester à vie, vaille que vaille. Ils s’y éternisent et défendent ce désir d’y demeurer à vie à tout prix [même au détriment de l’intérêt national]. Cette manière de faire la politique en Afrique fait qu’il y ait toujours des conflits sanglants et comme beaucoup ne connaissent pas la valeur économique des biens publics, ces conflits aboutissent toujours aux pillages totaux des infrastructures publiques – des hôpitaux, des écoles, des banques, des industries, etc. Et, comme les chefs d’État veulent rester pour toujours, ils vont jusqu’à signer des accords avec des occidentaux pour qu’ils puissent leur envoyer des effectifs militaires qui viendront à leur secours [comme ils n’ont pas confiance en leur armée] en cas d’insécurité et des troubles.
Un recensement fait par l’Autre Afrique[14] montre que la France est intervenue vingt-et-une fois entre 1960 à 1997 en Afrique au titre des accords de défense ou pour assistance militaire conclue avec des États Africains. Mais, une question pertinente demeure celle de savoir ce que la France gagne en soutenant l’Afrique. Dans le même journal, Bruno BARRILLOT note : « il n’échappe à personne que la France, par son déploiement militaire, maintient son économie en Afrique. »[15]
Lorsque les Africains se battent, pillent leurs propriétés, s’entretuent, les maîtres, « les occidentaux » envoient leurs gens épuiser les biens matériaux de l’Afrique. Et, puisque cette guerre dure, les industries naissantes, les petits efforts déjà faits meurent et à chaque moment, on recommence à zéro. Et, pendant ce temps de « zéro économie », ce temps d’après-guerre, les pays concernés continuent à dépendre de l’Occident.
b) Les causes exogènes
b) La colonisation
Afrique depuis des siècles était contestée par les occidentaux. Cette contestation a lieu pour des raisons économiques ainsi que politique. Les puissants comme l’Allemagne, la France, l’Angleterre, les États-Unis, pour ne citer que ceux-ci, ont dû discuter sur le vaste terrain de l’Afrique. Chaque pays cherchait son intérêt économique. Ils exportaient la richesse Africaine dans leur propre pays, faisant tout pour éviter que les Africains sachent ce qu’ils faisaient. On ne doit pas s’étonner que beaucoup de missionnaires qui venaient pour l’évangélisation avaient aussi l’intention d’aider leur pays à bien exploiter et saper l’Afrique.
Cette volonté de l’Occident pour « aider » l’Afrique à sortir de sa pénurie, de sa barbarie, sa sauvagerie comme ils ont l’habitude de le professer était d’autres manières de la rendre esclave. Pour cet effet, DIDEROT dit « il y a quelque chose de pire que d’avoir des esclaves, c’est d’avoir des esclaves et de les appeler des citoyens. »[16] Les Africains étaient traités en esclaves, leurs droits leur étaient refusés, les biens qui leur appartenaient n’étaient pas à leur disposition. Leur économie était dirigée par les colonisateurs, les richesses humaines ainsi que naturelles étaient exploitées par ces derniers.
À cet égard, Jean SURET-CANALE dit « les colonies des pays d’Afrique tropicale sous dominance française demeure, de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux indépendances, une économie de traite. »[17]. Le profit de cette traite sanglante a aidé, nous dit René DUMONT à faciliter la révolution industrielle qui a développé l’Amérique et beaucoup d’autres pays Européens.[18]. Tout était contrôlé par les colonisateurs. Les pays coloniaux revitalisaient leurs lacunes parce qu’ils volaient l’Afrique. Le même auteur dit « au lendemain de la guerre de 1914 à 1918, l’impérialisme français, dont la position économique et cette fois aussi politique ont été sérieusement menacées, cherche à trouver de nouvelles sources de profit dans cette partie de son empire demeuré largement en friche et dont les ressources ont été en quelque sorte laissées en réserve. »[19].
Mais, ce qui est étonnant, c’est que les colonisateurs ne cessaient de démontrer leur désir d’aider l’Afrique à trouver sa voie vers le développement. Général DE GAULLE disait « nous sommes le seul à vouloir que l’Afrique s’en sorte (de la pauvreté) »[20] alors qu’en réalité, ils ne cherchaient que leurs intérêts particuliers, que leur épanouissement financier et que le terrain où faire leurs exercices militaires, car ils sèment les troubles dans des pays Africains afin d’envoyer leurs militaires s’exercer. Ils envoyaient les armes pour que les Africains s’entretuent à fin qu’ils récoltent les richesses naturelles.
ii.) La domination occidentale
Général DE GAULLE disait au lendemain de l’indépendance : « Les Africains ne pourront suivre que la voie que je leur ai tracée — l’indépendance dans la coopération -, ils savent qu’ils ne peuvent rien faire sans le pays qui les ont colonisés sauf à revenir à la barbarie, et qu’ils ont besoin de son aide pour se développer, leur technique, leur culture, leur population… »[21]
Les colonisateurs ne se sont pas contentés de l’exploitation qu’ils faisaient des Africains lors de la colonisation, ils ont bien préparé leur coup de telle sorte que même s’ils ont fait semblant de quitter, des pays colonisés ne sauront pas se gouverner. Ils prirent la décision au moment du recul (qu’ils ont appelé l’indépendance) de semer des désordres, de mettre en collision des peuples de même pays afin d’intervenir à leur gré au nom de soutien militaire ou technique. Ce désordre organisé, planifié et tissé continue aujourd’hui. On constate à chaque moment que les bourreaux (les colonisateurs) continuent à semer de la pagaille dans des pays africains pour satisfaire leurs besoins économiques. Ils arment les rebelles pour pouvoir venir s’imposer sur la direction du pays.
Cette domination occidentale est aussi omniprésente dans la vie quotidienne de l’Afrique. Elle est si systématique de nos jours avec des ‘prénoms’ comme l’Accord de Partenariat Économique (APE). Ces accords ouvrent les frontières africaines aux occidentaux (et plus récemment aux Asiatiques) pour venir bourrer les marchés africains avec leurs produits laissant mourir les jeunes entreprises africaines. Citons en passant l’analyse faite de l’accord des pays Africains, des Caraïbes et du Pacifique (APC) et l’Union européenne qui sera probablement signé le 31 décembre 2007 par La voix du paysan.
Selon cette analyse, si le calendrier de l’accord est respecté, les frontières des pays africains seront ouvertes à tous les produits à partir du mois de janvier 2008 et les entreprises étrangères ayant bénéficiaires des subventions et d’autres avantages fiscaux ou en main d’œuvre déverseront sur les marchés Africains leurs produits et incontestablement les produits locaux ne trouveront plus de preneurs et ces entreprises fermeront leurs portes[22]. Ces accords sont tragiques pour l’Afrique, car J. STIGHIT dit : « si les pays en développement ont tout à gagner du commerce international, ils ont aussi tout intérêt à protéger leurs industries naissantes ainsi de même que tous les secteurs qu’ils jugeront stratégiques pour l’essor du reste de l’économie. »[23]
CHAPITRE II : LES SOLUTIONS POSSIBLES
Nous tenterons de donner des propositions que nous jugeons nécessaires pour une évolution économique, un développement durable et un changement radical de la face d’Afrique dans ce chapitre.
a.) Un remaniement du système gouvernemental
Le thème d’un numéro de croire aujourd’hui, « peut-on changer le monde ? »[24] frappe à premier vu, car avec des crises économiques et des catastrophes naturelles, on se demande si on pourra remédier la situation actuelle du monde et si oui, est-ce qu’il y a des personnes qui peuvent la faire. Pourtant, Antoine KERHUEL, dans ce même journal répondant à cette dernière question –qui peut changer le monde ? dit : « ce sont des personnes investit dans la vie politique, la sphère économique, les instances des régulations internationales et les mouvements d’opinion », et il continue « ceux qui changent le monde pense-t-on plus volontiers les responsables politiques. »[25] Dans beaucoup de pays Africains où la position politique ne s’acquiert pas par mérite, mais par la manipulation de l’élection où par l’ethnie, où l’intérêt national n’est plus l’ordre du jour, où chacun cherche sa part du gâteau national, on se demande s’il y a une voix sûre. Ebénézer NJOH-MOUELLE dit à propos de ce problème que :
« Le choc des intérêts égoïstes dans nos sociétés est tel qu’il rend le rôle de l’État plus bien, plus important que partout ailleurs. L’État, en Afrique, se doit d’être fort non par pour assurer la suivie des dirigeants et leur régime, mais pour imposer ses arbitrages et sauvegarder l’ordre public sans lequel le processus de développement se verra chaque fois perturbé. » [26]
Si ces Africains qui ont donné leur vie pour le bien-être de l’Afrique reviennent aujourd’hui, ils déploreront ces systèmes qu’Alpha BLONDY appelle les républiques ethniques, la démocratie xénophobie, la démocratie banania (sic).[27] Car Jacques GIRI dit que les racines politiques de la crise économique sont évidentes.[28]
De même, il y aura le développement en Afrique au moment où les Africains apprendront à instaurer des technocrates à la tête d’affaires, le moment qu’ils apprendront à servir l’État et par à se servir. Le moment que la sécurité reviendra en Afrique, que l’emploi sera respecté, il aura une démocratie durable qu’implique aussi le développement.
b.) Recherche d’autonomie.
Un dicton Douala dit : « nous avons perdu notre pouvoir et c‘est pour cela que nous sommes malheureux. » avec les accords de l’Afrique et l’Occident, l’Asie, L’Amérique… l’Afrique reprend le chemin de la colonisation. Après une tournée du président chinois, HU Jintoa en Afrique, le Cameroun se réjouit des hôpitaux de Mbalmayo et de Ngousso à Yaoundé, du barrage de Lagdo, du complexe multisport (en construction)… effectués par la Chine.[29] Et, le Nigeria chante l’éloge de la Chine d’avoir accepté de construire un deuxième barrage sur le fleuve, Niger.
Mais, l’ironie de toutes ces comédies, c’est qu’on oublie que dans tous ces pays, maints citoyens peuvent dans une journée faire construire toutes ces infrastructures sans souci. On oublie que ces dirigeants ont l’argent dans des banques à l’étranger qui dépasse le budget de l’État pour toute une année. On ignore que ces dirigeants africains ont aussi leurs biens économiques à l’étranger. L’Afrique oublie que la Chine n’est pas des ONG et qu’elle cherche aussi à faire avancer son économie et qu’en promettant à l’Afrique le soutien économique, elle gagne le terrain en Afrique.
En plus, notons que ce que l’Afrique appelle le don est un cheval de Troie. Ainsi, comment peut-on réconcilier le don de la Chine au Cameroun et l’affiche qu’elle (la Chine) a mise pour le ministre d’État, ministre de l’Agriculture et du développement camerounais à Nanga Eboko, le 26 janvier 2007 ? Cette Chine chérie du Cameroun a affiché à l’entrée de cette ferme que les Camerounais voit comme la bénédiction venante de la Chine dans ce beau jour une affiche portant cette phrase (bien sûr en chinois) : « les Camerounais sont des imbéciles. »[30].
La grande question, c’est quand est-ce que l’Afrique aura son indépendance totale ? Bien sûr, cette indépendance politique, économique, sociale, etc. donnera à l’Afrique une occasion de marcher à grands pas. L’Afrique doit, dit René DUMONT, repenser son école, ses cadres, sa structure, […] et se mettre au travail.[31] Il faut que l’Afrique décide de rompre tous ces accords trompeurs, mais d’une apparence avantageuse. Elle doit cultiver une confiance en soi, qu’elle prenne son avenir entre ses propres mains. Et, se préparer pour réagir à cette invitation de Alamine Ousmane MEY, Directeur Général d’Afriland First Bank, qui dit : « l’Afrique sera l’arène des combats qui va se livrer. Le continent doit se préparer à la troisième guerre mondiale. Elle sera économique et impitoyable. » [32].
CONCLUSION
L’Afrique depuis les siècles est vue par plusieurs personnes en plusieurs manières. Certains la voient comme le berceau de l’humanité, d’autres comme un continent se situant dans la nuit noire, et beaucoup d’autres encore comme un continent doté de la richesse naturelle. Ces derniers profitent de cette richesse africaine pour développer leur pays. Ils ont découvert la richesse de sous-sol africain et se sont donné, au nom de leur vouloir aider l’Afrique, pour enrichir leur pays. C’est cette relation Afrique-Occidentale que nous avons examinée. Nous avons vu que malgré les ressources naturelles et humaines qui caractérisent le continent, l’Afrique demeure un continent sous-développé.
Ce sous-développement est provoqué par deux causes fondamentales, avons-nous dit, à savoir les causes endogènes et celles exogènes. Les causes endogènes, nous avons vu, sont l’ignorance qui consiste justement dans tous les manques de compétence et de technique qui caractérisent plus souvent la société africaine, nous avons aussi évoqué la mauvaise gérance et gouvernance qui sont à l’ordre du jour et engendrent les guerres qui provoquent un recul perpétuel de l’économie africaine. Nous avons aussi analysé les causes exogènes qui ont et qui continuent d’une manière ou d’une autre à épuiser les richesses africaines. Dans cette catégorie, nous avons analysé la colonisation et la domination occidentale qui ont joué un grand rôle sur le développement de l’Afrique.
Tout de même, nous ne nous sommes pas arrêtés sur un simple constat de sous-développement en Afrique. Nous avons aussi vu les mesures possibles qui, si bien appliquées, pourront aider l’Afrique à émerger de son état économique actuelle. Parmi ces mesures, nous avons vu le remaniement du système politique en Afrique et la recherche de l’autonomie totale des pays Africains et de son économie. Nous avons dit en dernier lieu avec Jean-Marc ELA que l’espoir de cette impasse actuelle, l’Afrique n’a pas de choix, qu’il lui faut redécouvrir les chemins d’invention en explorant les champs du possible qui lui sont propres.[33] Et, une fois ce défi est relevé, l’Afrique sera un modèle du développement. En bref, vous conviendrez que le sous-développement en Afrique n’est pas une fatalité.
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
& BAIROCH Paul, Le tiers monde en impasse, Ed. Gallimard, Paris, 1983, 377 p.
& DUMONT René, L’Afrique Noire est Mal parti, Ed. Seuil, Paris, 1969, 489p.
& ’’ ’’ ’’ Pour l’Afrique j’accuse, Ed. Plon, Paris, 1972, 256p.
& Jean Marc ELA, Quand l’Etat pénètre en brousse…, Ed. Karthala, Paris, 1990, 268p.
& ’’ ’’ ’’ Innovations sociales et renaissances de l’Afrique noire : les désirs ‘du monde d’en bas’, Ed. Harmattan, Montréal, 1998,
& GIRI Jacques, L’Afrique en penne, Ed. Karthala, Paris, 1986, 268p.
& LATOUCHE Serge, L’Autre Afrique : entre don et marché, Albin Michel, Paris, 1998, 247p.
& MEY Alamine Ousmane, Jeune Afrique : l’intelligent, hors- série, n° 10, Edition 2006, p.70.
& NJOH-MOUELLE Ebénézer, De la médiocrité à l’excellence : (Essai su la signification humaine du développement.) Ed. Clé, Yaoundé, 1993,
& ROUS Jean, Tiers monde : Réforme et Résolution, Ed. Présence Africaine, Paris, 1877, 297 p.
& SOURET-CANALE Jean, Afrique noire, Occidentale et centrale, Ed. Sociale, Paris, 1977, 297p.
& TOURAINE Alain, Pour la sociologie, Ed. Seuil, Paris, 249p.
DICTIONNAIRES ET ENCYCLOPEDIE
Africa Today, The Economic Community of Africa, Ed .Africa Books Limited, London 1991, 2079p.
AMIN Samir, Développement Economique et sociale in Encyclopédie Universalis, Tome VI, 1984, 1235p.
LALANDE André, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, Puf, Paris, 2002, 1323p.
REVUE
@ BEJA Jean Philippe, « Le Pari Chinois » in Sciences Humaines, n°6, Mars-Avril p 2007,
@ BLONDY Alpha, « non à la démocratie ethnique » in L’Autre Afrique, n°80, du 24 Février-2 Mars 1999, pp 11-17.
@ BARRILLOT Bruno, « Paris doit-il garder ses bases militaires en Afrique » in L’Autre Afrique, n°80, du 24 Février-2 Mars 1999, 16- pp 17.
@ KERHUEL Antoine « qui peut changer la société ? » in croire aujourd’hui, 1 mai 2002, n°133, p 34
@ NJONGA Bernard, « La Leçon Chinoise »in La Voix du paysan, n°191, Avril 2007, p 2.
@ NZENGANG Martin, « Coopération Afrique-Européenne, Amérique : L’une vaut-elle plus que l’autre ? » in La Voix du paysan, n°191, Avril 2007, p 15.
@ NZENGANG Martin, « une médaille pour ADER ? Pourquoi pas ? » in La Voix du paysan, n°191, Avril 2007, p 9.
@ PEYREFITTE Alain, « De Gaulle à cœur ouvert » in L’Autre Afrique, n°1928- 1929, du 16 Déc. 1997 au 5 Jan.1998, pp 72-88.
@ PLACA Jean Francis, « Trente cinq ans d’intervention militaire » in Jeune Afrique n°1130 Juil-5 Août p 1997, 13.
@ WEHELST Thierry, « Culture locale : Frein ou moteur du développement » in Kimpati n°1, Juin 1996, pp.33-48
@ « Mondialisation ou occidentalisation » in Sciences Humaines n°2, du Nov. au Déc. 2006. p30.
TABLE DE MATIERE
INTRODUCTION………………………………………………………………….1
CHAPITRE I : LES CAUSES DE SOUS-DEVELOPPEMENT EN AFRIQUE……………………………………………………………………………………………………..3
a) Les causes endogènes………………………………………………..3
i) Ignorance et frein culturel………………………….3
ii) Mauvaise gérance et gouvernance ………………………….4
ii) La guerre ……………………………………………5
b) Les causes exogènes………………………………………..6
i) La colonisation………………………………………………6
ii.) La domination occidentale……………………………………………8
CHAPITRE II : LES SOLUTIONS POSSIBLES…………………………………9
a) Un remaniement du système gouvernemental……………………9
b) Recherche d’autonomie………………………………………….….10
CONCLUSION……………………………………………………………………10
BIBLOGRAPHIE……………………………………………………………………14
TABLE DE MATIERE……………………………………………………………….16
[1] Ralph UWECHE, The Economic Community of Africa, Africa Today, Ed. African books limited, London, Ralph UWECHU, 1991, p.38
[2] Paul BAIROCH, Le tiers monde dans impasse, Ed. Gallimard, Paris, 1983, p11.
[3] Thierry WEHELST, « Culture locale : Frein ou moteur du développement » in Kimpati n°1, Juin 1996, p.31
[4] Alain TOURAINE, Pour la sociologie, Ed. Seuil, Paris, p.82.
[5] Jean, ROUS, Tiers monde : Réforme et Résolution, Ed. Présence Africaine, Paris, 1877, p.88.
[6] André LALANDE, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, Puf, Paris, 2002, p.344.
[7] Jean Philippe BEJA « Mondialisation ou occidentalisation » in Sciences Humaines n°2, du Nov. au Déc. 2006. p30.
[8] Ibidem, p30
[9] Cf. Serge LATOUCHE, L’Autre Afrique : entre don et marché, Albin Michel, Paris, 1999, p.16.
[10] Cf. Serge LATOUCHE, op. cit. p.16
[11] Jean Marc ELA, Quand l’Etat pénètre en brousse…, Ed. Karthala, Paris, 1990, p.39
[12] Samir AMIN, « Développement Economique et sociale » in Encylopia Universalis, Tome VI, 1984, 1235p.
[13] N. Machiavel cité par Christian GODIN, La philosophie POUR LES NULS, Ed. First, Paris, 2006, p.200.
[14] Cf. Bruno BARRILLOT, « Paris doit-il garder ses bases militaires en Afrique » in L’Autre Afrique, n°80, du 24 Février-2 Mars 1999, p.13.
[15] Ibidem, p. 17.
[16] Diderot cité par SOURET-CANALE Jean, Afrique noire, Occidentale et centrale, Ed. Sociale, Paris, 1977, p.71
[17] Ibidem, p.73
[18] Cf. René DUMONT, Pour l’Afrique j’accuse, Ed. Plon, Paris, 1986, p. 38.
[19] Ibidem, p.73.
[20] Gén. De GAULLE, in L’Autre Afrique, n°1928-1929, du 16 Déc. 1997 au 5 Jan.1998, p.82
[21] Ibidem, pp. 84-85.
[22] Cf. Martin NZENGANG, « Coopération Afrique-Européenne, Amérique : L’une vaut-elle plus que l’autre ? » in La Voix du paysan, n°191, Avril 2007, p 15.
[23] J STIGHT cité par Xavier de la BEJA in Science humaine,
[24] Croire aujourd’hui, 1 mai 2002, n°133.
[25] Antoine KERHUEL, croire aujourd’hui, 1 mai 2002, n°133.[26] NJOH-MOUELLE Ebénézer, De la médiocrité à l’excellence : (Essai sur la signification humaine du développement.) Ed. Clé, Yaoundé, 1993, p.17
[27] A. BLONDY, « non à la démocratie ethnique » in L’Autre Afrique, n°80, du 24 Février-2 Mars 1999, p.12.
[28] Jacques GIRI, L’Afrique en panne, Ed. Karthala, Paris, 1986, p.181
[29] Martin NZENGANG, « une médaille pour ADER ? Pourquoi pas ? » in La Voix du paysan, n°191, Avril 2007
[30] Ibidem, p.2
[31] René DUMONT, L’Afrique Noire est Mal parti, Ed. Seuil, Paris, 1986
[32] MEY Alamine Ousmane, Jeune Afrique : l’intelligent, hors- série, n° 10, Edition 2006, p.70.
[33] Cf. Jean Marc ELA, Innovations sociales et renaissances de l’Afrique noire : les désir ‘du monde d’en bas. Ed. Harmattan, Montréal, 1998, p.74.