Dans ma mission, je rencontre beaucoup de gens. Je rencontre d’abord beaucoup d’aînées qui, fidèle à la tradition de la messe quotidienne, sont toujours au rendez-vous. De fois, elles bravent un froid de canard pour se rendre à nos célébrations. Ceux qui connaissent la communauté de Matimekush-Lac John, savent qu’il nous arrive de fois de descendre jusqu’à -50 °C. Et, lorsque la température descend si bas, je me demande si les gens viendront à nos rencontres et célébrations. Mais, nos aînées ne se découragent jamais. Elles viennent toujours à la rencontre.
Mais, je rencontre aussi d’autres groupes de personnes. Ce sont souvent ceux qu’on ne voit pas souvent dans nos célébrations. Aux yeux de certains, ce sont des gens qui n’ont pas de foi ou qui ne pensent pas à la religion. Or, quand on a le privilège de les écouter, on s’étonne de la profondeur de leur relation avec le divin. De fois, ils n’ont pas de mot juste pour exprimer leur croyance ou n’arrivent même pas à voir leur relation en termes de croyance. Pourtant, quand on sait où regarder, ou quoi chercher, on déchiffre dans leur langage qu’ils entretiennent une relation privilégiée avec le créateur. De fois, ils viennent nous voir parce qu’ils veulent parler d’une décision importante qui les préoccupe. Et, d’autres moments, ils le font pour trouver une manière de résoudre un problème qui les tracasse.
Ce qui est très touchant, c’est de constater qu’ils reconnaissent très bien la qualité d’accueil qu’on les accorde, et le réciproque par leur ouverture d’esprit avec une générosité évangélique. Ils connaissent bien quand, au nom de Dieu, on les juge, et n’hésitent pas à secouer les poussières de leurs pieds en partant de votre maison.
Ces derniers ne t’appellent pas souvent par ton titre (pour ceux qui y attachent une importance particulière), mais dans toute honnêteté, ils t’adressent par ton prénom et s’ouvrent pour partager avec toi leurs joies, leurs préoccupations et même leurs problèmes. De fois, ils n’attendent pas à avoir une réponse particulière, mais juste une oreille qui écoute et un missionnaire qui ne les juge point. Certains t’écrivent sur Facebook, sur Instagram, Twitter ou même t’appellent par le téléphone pour te parler.
Voici pourquoi, à aujourd’hui, quand je parle de ma communauté, je ne parle plus seulement de ceux qui viennent à la messe (dont j’apprécie énormément leur fidélité), mais, aussi de ces jeunes qui, à travers les média sociaux — Facebook, Instagram, Twitter, etc. — nous rejoignent pour parler ou juste pour demander pour la prière. Et, à chacun d’eux, j’accorde un accueil de qualité. En effet, en eux, je vois une image de moi qui me posais de millier de questions sur la vie, l’amour, et sur Dieu.